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  • Bays Maëlle, naturopathe agréée ASCA. En consultations à l'espace Veda à Vouvry et roulotte Benoit Lange à Aigle en semaine, les mardis au centre art de vivre à Lausanne. Naturopathie, aromathérapie, Fleurs de Bach, Réflexologie, Reiki, Drainage, phyto.
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12 juillet 2013

La iatrogénèse, ou comment un traitement médicamenteux lourd cause plus de mal que de bien

Risques iatrogènes

 

med7Une maladie, un état, un effet secondaire sont iatrogènes lorsqu'ils sont occasionnés par le traitement médical ou l'activité de soin alors que ces mêmes visent à améliorer, préserver ou rétablir la santé. Tout médicament a des effets bénéfiques, mais aussi des effets indésirables.

Ils peuvent provenir du médicament lui-même, de son association avec un autre médicament, de son incompatibilité avec le malade ou d'une erreur de prise.

C'est ce qu'on appelle l'iatrogénèse médicamenteuse.

Ces effets indésirables ou accidents médicamenteux seraient la cause selon d'environ 140'000 hospitalisation et 13'000 décès chaque année en France.

 Au niveau de pharmacocinétique (partie de la pharmacologie qui étudie le devenir d'une substance après son introduction dans l'organisme), l'administration de deux médicaments métabolisés par la même voie aura des conséquences sur l'élimination de ceux-ci. Quand des études montrent que chaque habitant a consommé en moyenne 48 boîtes de médicaments en 2012, de la même manière qu'en 2011 (France), il est difficile de croire qu'une sur-médication ne puisse pas nuire à la santé et ne soit la cause dans beaucoup de cas d'un affaiblissement général de la personne.

 

Les personne âgées sont particulierement exposées au risque d'effets indésirables liés à la prise de médicaments car avec l'âge, le nombre de maladies augmente et par conséquent, la consommation de médicaments aussi; l'organisme les élimine moins bien; le risque de se tromper dans les différentes prises est accru ainsi que le risque d'interaction entre eux. Ces évenements indésirables sont 2 fois plus fréquents en moyenne auprès des plus de 65 ans et 10 à 20% d'entre eux conduisent à une hospitalisation alors que près des 2/3 pourraient être évités et les personnes de plus de 70 ans représentent 40% des cas où l'effet indésirable a entraîné ou a contribué au décès

 

L'effet indésirable d'un médicament se définit par la manifestation d'une réponse nuisible et non recherchée. 

En cas de survenue d'effets indésirables médicamenteux, il vaut mieux arrêter un médicament plutôt que d'en rajouter un autre.

Une attention particulière sera apportée aux psychotropes dont les effets, chutes par hypotension et confusion, sont particulierement graves. Ainsi particulièrement pour les personnes âgées, il convient d'être sérieusement attentif aux risques liés à certaines associations de médicaments. Ce doit être l'affaire de tous : patient, famille, professionnels de la santé et d'accompagnement.

 

Certaines associations médicamenteuses sont formellement contre-indiquées et sont au nombre de 11, je vais donner l'exemple de quelques unes :

- l'association d'anxiolytiques (tranquilisants) et d'hypnotiques (somnifères).

- l'association d'anti-inflammatoires non stéroidiens et de diurétiques ou inhibiteur d'enzymes cardiaques qui peut conduire à un risque important de déshydratation et d'insuffisance rénale aigüe, mortelle dans 30% des cas car néphrotoxique.

- les antidiabétiques oraux avec les bétabloquants.

- les antivitamines K et les fibrates.

Tout est alors dans la balance entre risque et bénéfice.*

 

L'incidence des effets indésirables est aussi proportionnelle au nombre de médicaments absorbés. Lorsque plus de troisfiles_php médicaments sont utilisés, le taux d'effets indésirables atteint 20,5% et les médicaments non indispensables sont souvent responsables de ces problèmes médicamenteux.

Une façon très simple et efficace de diminuer ces risques iatrogènes est de réduire leur nombre au strict minimum.

L'objectif n'est pas de priver la personne de possibilités thérapeutiques visant à améliorer leur qualité de vie mais d'éviter l'utilisation de médicaments ayant un faible intérêt pour le patient et pour cela il faut la participation active de celui-ci ou du tuteur légal.

La nécessaire limitation du nombre de molécules consommées amène à établir une hiérarchisation des traitements : il consiste à classer les médicaments utilisés du plus utile au moins utile et de réduire leur nombre.

Ce classement doit s'efforcer de privilégier les médicaments dont l'efficacité est bien établie car nombreux sont les médicaments sur le marché qui n'ont pas fait la preuve de leur efficacité.

Et il faudra aussi être vigilant par rapport aux médicaments de mêmes type : par exemple, prendre deux anti-inflammatoires en même temps qui sera injustifié et dangereux.

 Une publication scientifique nationale sur les risques iatrogènes et les moyens de le prévenir ont d'ailleurs mis au point un guide d'aide à la prescription pour les médecins soucieux de ce problème.

Ces actions contribuent à changer les comportements afin de faciliter la prise en charge des patients, à réduire le nombre d'accidents iatrogènes médicamenteux et à optimiser la dépense pharmaceutique.

 

Dans les Ardennes, la Haute Autorité de Santé lance un programme d'arrêt des benzodiazépines (somnifères, psychotropes, hypnotiques et anxiolitiques) chez les personnes de plus de 70 ans. Cette démarche a été mise en place par un cercle de qualité de médecins généralistes.

Les plaintes relatives au sommeil ne justifient pas dans tous les cas de prise au long cours d'un somnifère car ils ne sont efficaces que sur une très courte durée et présentent des effets délétères en particulier chez la personne âgée comme le risque de chutes, la diminution de la vigilance et des réflexes.

L'indication des somnifères est donc restreinte dans ces troubles du sommeil et pourtant près de 40% des plus de 85 ans se sont vus prescrire un hypnotique ou anxiolytique en 2007 en France.

C'est là que le programme d'arrêt de ces médicaments intervient, les résultats montrent que dans la mesure ou le médecin prend le temps d'expliquer les inconvénients de ces produits, et qu'il revoit ce patient, ce dernier adhère à la proposition de sevrage et l'on observe un arrêt des hypnotiques chez un peu plus de 50% des personnes âgées, certaines prenant ces produits depuis plusieurs dizaine d'années.

Ces résultats, plus qu'encourageants sensibilisent les médecins et patients aux dangers des somnifères, en les formant et en les éduquant aux mesures alternatives.

 

medicament_internetIl est aussi important de prendre en compte dans ce choix du traitement les approches non pharmacologiques possibles.

Nombreuses sont les alternatives, par exemple, en aromathérapie pour les angoisses, dépression, etc.. ou la phytothérapie et compléments alimentaires qui sont très efficaces pour nombre de pathologies. Les approches plus simples comme un réglage alimentaire, l'utilisation de fleurs de Bach, les massages, la réflexologie et le Reiki ne présentent aucune contre-indication et vont contribuer au bien être général de la personne.

Cela, à mon avis, pourra aussi optimiser la dépense pharmaceutique des patients en s'appuyant sur un mode beaucoup plus préventif de la médecine.

*

anxiolitiques : utilisés contre l'anxiété (neuroleptiques)

hypnotiques : ayant la propriété d'induire le sommeil (somnifères)

anti-inflammatoires non stéroidiens : propriétés analgésiques, anti-inflammatoires et antipyrétique (aspirine, ibuprofen)

diurétiques : augmentent l'élimination urinaire en eau, utilisé dans le traitement d'hypertension, insuffisance cardiaque et oedèmes.

inhibiteurs d'enzymes cardiaques : régulateurs de la pression cardiaque.

antidiabétiques oraux : vont augmenter la sécrétion d'insuline ou abaisser la glycémie sanguine.

bétabloquants : diminuent la fréquence cardiaque, en traitement de l'hypertension et traitement de fond de l'angor.

antivitamines K : anticoagulants, empêchent la formation de caillots dans le système circulatoire.

fibrates : baissent le taux de lipides sanguins, anti-cholestérolemiant.

 

Sources :

Rapports et articles de l'OMS

différentes recherches pour mon mémoire de fin d'année de naturopathie (la médecine progressive en maison de retraite)

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